Les Callinet

par Antoine Joly

Les Callinet sont issus d’une grande tradition de facture instrumentale qui remonte à Karl-Joseph Riepp (1710-1775), illustre facteur d’orgues et négociant en vin d’origine Allemande installé à Dijon, qui laisse entre autres les instruments de la cathédrale de Dijon construit en 1745, celui de la collégiale de Dole (39) construit en 1754 ou ceux de l’abbaye d’Ottobeuren construits en 1762 et 1766.

Portrait de Karl-Joseph Riepp

Grand-orgue de la collégiale de Dole (39)

Joseph Rabiny (1732-1813), neveu de Riepp reprendra l’atelier de son oncle après le décès de celui-ci en 1775. Les vignes elles furent reprisent par Anne-Françoise Eve de Jouhe, épouse de Riepp. Ayant découvert l’Alsace par Jean-André Silbermann chez qui il travailla et par la construction de l’orgue de l’église de Guebwiller (68) en 1785, Rabiny viendra s’installer à Rouffach à partir de 1787, espérant alors y travailler plus régulièrement. Parmi les instruments laissés par celui-ci, nous pouvons citer l’orgue de l’église de Faucogney-et-la-mer (70) construit en 1787 pour l’église Sainte-Madeleine de Sainte-Marie aux mines (68), déplacé et modifié par Joseph Callinet en 1849, ainsi que le grand-orgue de l’église d’Aurillac (15) construit en 1779.

L’orgue de l’église de Faucogney-et-la-mer (70)

Ayant quitté la Bourgogne pour l’Alsace, Joseph Rabiny laissera l’atelier de Dijon à son contremaître François Callinet (1754-1820) qui deviendra par la suite son gendre en épousant Marguerite Rabiny en 1794. Le magnifique orgue de l’église d’Auxonne (21) construit en 1790 dans un buffet plus ancien (1615) est la première œuvre de François Callinet. Notons également l’intervention de François Callinet sur l’orgue de la collégiale de Dole (39) en 1789, qui ajouta entre autre l’imposant chœur d’anches du positif, grand-orgue et pédale actuel.

L’orgue de l’église d’Auxonne (21)

François Callinet laissera également deux instruments à Besançon : celui de l’église Saint-François-Xavier, aujourd’hui installé dans l’église Saint-Louis de Montrapon et celui de l’église Saint-Pierre. L’orgue de l’église de Montrapon à été construit en 1807. Après plusieurs modifications plus ou moins importantes, comme en 1871 par Nicolas Verschneider ou en 1900 par Henri Didier, il sera abandonné plusieurs années, l’église Saint-François-Xavier étant désaffectée. En 1985, Michel Giroud procéda à une importante restauration.

Celui de l’église Saint-Pierre a été construit par François Callinet en 1811. Il sera restauré et agrandi par Joseph Callinet en 1835, relevé par Claude-Ignace Callinet en 1850 et de nouveau restauré et agrandi en 1875 par Louis-François Callinet qui ajouta notamment le récit expressif. Malheureusement l’instrument sera totalement reconstruit en 1904 par Henri Didier qui entre autres, supprimera la traction mécanique pour installer une console retournée à traction pneumatique dans le positif de dos, alors vidé. Cependant, la remarquable restauration de la maison Kern en 1998 à permis de se rapprocher au mieux de ce que devait être l’instrument en 1875, après la dernière intervention de Louis-François Callinet.

L’orgue de l’église Saint-Pierre de Besançon

Signature de François Callinet datant de 1805, pour l’intervention sur l’ancien orgue de Baume-les-Dames (instrument construit par Claude Saumet détruit en 1820)

“Devis des réparations et ouvrages neuve à faire à l’orgue de l’église paroifsialle de beaume les dames”

Pour faire face à la forte demande de main d’œuvre en Alsace, François Callinet rejoindra Rouffach en 1798 et fermera l’atelier dijonnais. François Callinet est né à Ladoix, près de Dijon. Il travaillera pendant dix ans à Paris notamment chez Adrien Lépine, beau-frère du célèbre facteur François-Henri Clicquot. François Callinet et Joseph Rabiny travailleront ensemble jusqu’en 1810, aidés de 1804 à 1809 par Louis Callinet (1786-1845) neveu de François Callinet.

Louis Callinet quittera Rouffach à la mort de François Callinet, ne souhaitant pas travailler sous la direction de son cousin Joseph Callinet, son cadet de 9 ans. C’est ce dernier qui reprendra l’atelier de son père François en 1820. Louis Callinet doit une partie de sa formation à son oncle François. Il parti dès 1820 pour Paris ou il travailla brièvement avec François Dallery (1764-1833) avant de s’associer à Antoine Somer (1738-1830) de 1821 à 1830. C’est finalement avec André-Marie Daublaine et Félix Danjou, organiste à Saint-Eustache et à la cathédrale Notre-Dame de Paris qu’il s’associa de 1839 à 1844 et forma la célèbre association Daublaine et Callinet.

De caractère pour le moins instable et après le scandale de la restauration de l’orgue de l’église Saint-Sulpice à Paris où, lors d’une crise de quasi démence, le 11 avril 1843, il vandalisa la tuyauterie de l’instrument, ce qui causa son éviction par ses associés. Il finira ses jours en travaillant à la journée chez le facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll.

Parmi les nombreux instruments construits par l’entreprise Daublaine & Callinet, nous pouvons citer l’orgue de Bletterans (39) construit en 1840, celui de la cathédrale de Saint-Claude (39) construit en 1844, celui de l’église Saint-Thibault de Joigny (89) construit en 1842 ou encore celui de l’église de Morez (39) construit en 1840.

Grand-orgue de la cathédrale de Saint-Claude (39)

Le 21 mai 1820, François Callinet meurt. C’est son fils aîné, Joseph (1795-1857) alors âgé de 24 ans qui pris la succession de l’entreprise. Il assure également la fin de l’apprentissage de son frère cadet Claude-Ignace (1803-1874) alors âgé de 17 ans. En 1827, pour compléter sa formation, Claude-Ignace part rejoindre son cousin Louis Callinet à Paris. Il reviendra à Rouffach en 1833.

L’orgue de transition apparaît entre l’époque « Classique » (fin 1790) et l’époque «Romantique» (on considère le début de l’époque Romantique en facture d’orgues par la construction de l’orgue de la cathédrale de Saint-Denis (93) par Aristide Cavaillé-Coll en 1841). Cette période dite de « transition » est une période de recherches et de progrès, féconde en innovations mais encore très attachée aux méthodes traditionnelles.

Avant leur association de 1837 à 1844, les frères Callinet étaient indépendant et avaient chacun leur atelier et leur carnet d’adresses.

Joseph était un homme droit, rigoureux, d’exception par son sens moral. Fidèle aux traditions, il donne l’image d’un homme engagé, persévérant, qui à su se forger un style et s’y tenir pour le faire parachever et le faire parvenir à la perfection. Son premier trois claviers fut construit en 1826 à Brunstatt (68) (détruit pendant la première guerre mondiale). De nombreux instruments suivirent jusqu’à une étape déterminante : l’orgue de Mollau (68) construit en 1833, arrêtant la définition de son style et parvenant au résultat qu’il voulait atteindre.

Portrait de Joseph Callinet (d’après P. Meyer-Siat)

L’orgue de Mollau (68)

Claude-Ignace quant à lui était très différent de son frère, moins conservateur, plus innovant, moins patient : les relations avec son frère pouvaient se montrer parfois compliquées. Doté d’un instinct particulier, il su sentir la révolution du « Romantisme ». Après son retour de Paris en 1833, il se marie avec Anne-Marie Mosser et signe son premier instrument à Aubure (68) (instrument disparu).

Voici quelques exemples d’instruments construits avant l’association des frères Callinet :

  • En 1822, Joseph Callinet construit l’ancien orgue de l’église de Delle (90), qui sera détruit en 1857 par un incendie.

  • En 1832, Joseph construit l’orgue de l’église Saint-Nicolas d’Oderen (68)

  • En 1833, Claude-Ignace Callinet construit un orgue neuf à Hattstatt (68), en conservant quelques éléments anciens.

  • En 1833, Joseph reconstruit l’orgue de Semur-en-Auxois (21) dans un buffet attribué à Karl-Joseph Riepp.

  • En 1834, Joseph Callinet construit l’orgue de l’église de Sainte-Marie aux mines (68).

1834 est également l’année du décès de Marguerite Rabiny ainsi que la naissance de Louis-François Callinet, fils de Claude-Ignace qui deviendra par la suite facteur d’orgues.

  • En 1834, Claude-Ignace Callinet construit l’orgue de l’église Saint-Pierre de Saint-Chamond (42), au buffet typique des Callinet avec ses quatre tourelles et positif de dos. Cet instrument semble avoir inspiré le futur modèle trois claviers des devis imprimés.

  • En 1834, Joseph Callinet reconstruit l’orgue de la Basilique de Gray (70) dans un buffet du facteur Valentin. Après de nombreuses modifications, cet instrument a fait l’objet d’une importante restauration par Jean-François Muno en 1993 visant à retrouver l’état de 1834.

L’orgue de la Basilique de Gray (70)

  • En 1835, Joseph Callinet construit l’orgue de l’église Saint-Georges du Bizot (25).

  • En 1835, Joseph Callinet reconstruit l’orgue de Villefranche-sur-Saône (69).

  • En 1836, Claude-Ignace construit l’orgue d’Hochstatt (68).

  • En 1836, Joseph construit l’orgue de Sermersheim (67), magnifique instrument très bien conservé.

L’orgue de l’église du Bizot (25)

L’orgue de Sermersheim (67)

De 1837 à 1843, l’association des frères Callinet

D’après P. Meyer-Siat

Cette période est qualifiée d’apogée de la maison Callinet, qui comptait alors près de quarante ouvriers spécialisés. Un instrument neuf sortait de l’atelier toutes les six semaines environ. De cette époque date la rédaction des fameux devis imprimés. Une fois le “style” acquis et consolidé, les techniques éprouvées et le savoir-faire répandu dans l’entreprise, Joseph souhaitait réduire le temps nécessaire à “l’avant-vente”.

Les devis imprimés, un par taille d’instrument, pouvaient être ajustés au gré des spécificités de chaque projet. Certains jeux systématiques comme le Sifflet, le Basson-Chalumeau ou la Flûte 4-8 pouvaient être parfois ajoutés à la main. Les devis précisent que l’harmonie des Principaux sera flûtée dans les dessus et tranchante dans les basses. Notons les adjectifs qualifiant chaque jeu du point de vue de la couleur sonore :

  • Bourdons auront une harmonie “veloutée”
  • Cornets : “vive”
  • Gambes : “tranchantes, imitant le coup d’archet”
  • Trompettes : “prompte éclatante”, ou alors “ronde et agréable”
  • Salicionals : “douce et champêtre”
  • Doublettes, Mixtures : “argentine”
  • Sifflets : “brillante”
  • Flûtes de pédale : “forte et tranchante”

Le plus petit des modèles est souvent doté d’une pédale indépendante de 4 jeux (16, 8 , 4, Trompette), limitée à 18 notes. Le manuel est dépourvu de 16. Les seuls fonds de 8 manuels sont un Bourdon et un Salicional, parfois une Flûte 8, la Montre est en 4 et il y a souvent une Flûte 4. Ensuite, l’instrument s’envole vers les aigus : Nasard, Doublette, pas de Tierce mais un Sifflet, un Cornet, et une Fourniture 5 rangs. Coté anches, une Trompette 8, coupée en basse et dessus. Avec la disparition des Tierces, le Nasard ne se trouve plus souvent qu’au grand-orgue. Il n’a donc plus vraiment la vocation de soliste, c’est devenu un Nasard “polyphonique”. Quand un deuxième clavier arrive, c’est un positif sans Mutations ni Plein-jeu, Bourdon 8, Salicional 8, Prestant 4 (ou Montre 4), Doublette 2, dessus de Flûte 4’ et/ou Flûte 4-8, Cromorne ou Basson-Chalumeau ou Hautbois, le grand-orgue passe en 16. La pédale peut être étendue à 25 notes. Le trois clavier manuel laisse souvent place au dessus de Récit commençant au deuxième ou troisième do, parfois deuxième fa, de gravures intercalées avec le grand-orgue (sur le même sommier). On se rapproche donc du “récit classique”. Constitué d’un Hautbois, ce plan sonore possède également un Cornet 3 rangs, un Bourdon 8 et/ou Flûte 8, parfois un Salicional 8 et une Flûte 4. Quant aux buffets (par exemple le traditionnel plan à 4 tourelles), ils seront imités par pratiquement tous leurs concurrents, parfois par exigence du client, même par les plus doués comme Joseph Stiehr ou Valentin Rinckenbach. Les étapes les plus marquantes de cette période extrêmement féconde se font à partir des instruments suivants : Église Notre-Dame de Saint-Étienne (42) construit en 1837, Eguisheim (68) construit en 1839, Baume-les-Dames (25) construit en 1839 et malheureusement modifié à plusieurs reprises, qui possédait quatre claviers manuels avec dessus de Récit et dessus d’Écho. Sainte-Croix-en-Plaine (68) construit en 1840, le remarquable instrument de Montbrison (42) construit en 1842 et posédant trois claviers dont un récit expressif dans un buffet du sculpteur Jean Bernard sur les plans de Pierre-Marie Bossan. En 1842 également avec le montage de leur chef d’œuvre, Masevaux (68) disparu dans un incendie le 27 juin 1966. Le magnifique orgue d’Oltingue construit en 1843.

Grand-orgue de la collégiale de Montbrison (42)

L’orgue Callinet de Masevaux (68) détruit en 1966 lors d’un incendie

Console de l’orgue d’Oltingue (68)

L’orgue d’Oltingue (68)

Notons également la construction des instruments suivant pendant cette même période : - 1837, construction de l’orgue du temple Saint-Esprit de Besançon.

L’orgue du Temple de Besançon

  • 1838, reconstruction de l’orgue de l’église Saint-Maurice de Besançon avec réutilisation de huit jeux de l’orgue Louis Geib construit en 1808. Cet instrument à de nouveau été agrandi par Nicolas Verschneider en 1870 avec l’installation du récit expressif et du positif factice en balustrade.

L’orgue de l’église Saint-Maurice de Besançon

  • 1838, construction de l’orgue de Mouthe (25)

L’orgue de Mouthe (25)

  • 1841, construction d’un orgue neuf à Niederentzen (68), dans un buffet de Joseph Rabiny.

  • 1841, construction de l’orgue de Blamont (25)

Petit soufflet cunéiforme de Blamont

  • 1842, construction de l’orgue du temple de Badevel (25), remarquablement bien conservé.

L’orgue de Badevel (25)

Basses en bois de la Trompette 8

Détail des étiquettes d’origines

  • 1842, construction de l’orgue de Nambsheim (68).
  • 1842, construction de l’orgue de Megève (74).
  • 1843, construction de l’orgue de Blotzheim (68).
  • 1843, construction de l’orgue de Guémar (68)
  • 1843, construction de l’orgue de Lons-le-Saunier (39). Il présente des caractéristiques intéressantes dû à l’organiste de l’époque, Jules Blanc, comme le ravalement de pédale au contre-la, Fourniture et Cymbale au Grand-orgue, Cromorne au Grand-orgue, jeu de tierce complet, grand-choeur d’anches en 16.



Les frères Callinet après la séparation


En octobre 1843, Claude-Ignace se sépare de son frère Joseph, qui signera par la suite ses devis « Callinet aîné ».

En 1844, Joseph Callinet construit l’orgue de Bettlach (68) ou il posa sa première tirasse. Notons également en 1844 la construction par Joseph Callinet de l’orgue de Lutter (68) et la fameuse rencontre avec Aristide Cavaillé-Coll de passage dans la région.

L’orgue de Bettlach (68)

L’orgue de Lutter (68)

Quelques instruments construits après la séparation des deux frères Callinet :

  • 1844, reconstruction par Joseph Callinet de l’orgue de Pontarlier (25) dans un buffet de Claude Saumet.

L’orgue de Pontarlier (25)

  • En 1846, Joseph Callinet construit le grand-orgue de Dannemarie (68).

L’orgue de Dannemarie (68)

  • En 1846, Claude-Ignace construit l’orgue de Soppe-le-haut (68).

  • En 1846, Joseph construit l’orgue de Solliès-pont (83).

  • En 1847, Claude-Ignace construit l’orgue de Liverdun (54).

  • En 1847, Claude-Ignace construit l’orgue de Saint-Chef (38) venant du lycée Ampère de Lyon déménagé par Henri Wolf en 1978.

  • En 1848, Joseph Callinet reconstruit l’orgue de la cathédrale Saint-Christophe de Belfort (90) dans un buffet de Valtrin.

  • En 1849, Joseph construit l’orgue de Sainte-Marie-aux-mines (68).

  • En 1850, Claude-Ignace Callinet construit son « chef d’œuvres » le seul seize pieds en façade à l’église de la Madeleine à Besançon.

Grand-orgue de l’église Sainte-Madeleine de Besançon (25)

  • En 1850, Joseph construit l’orgue de Sallanches (74).

  • En 1853, Claude-Ignace construit le grand-orgue d’Oberhergheim (68).

Grand-orgue d’Oberhergheim (68)

  • En 1855, Claude-Ignace construit l’orgue de Villersexel (70).

  • En 1855, Claude-Ignace reconstruit l’orgue de Rouffach (68).

  • En 1857, Claude-Ignace construit l’orgue de Bollwiller (68).

En 1855, François-Antoine Berger (1816-1883), ancien contremaître de Joseph, prend la direction de l’atelier de Rouffach, Joseph Callinet étant malade. Mais il ne construira pas beaucoup d’instruments neufs. Sa période d’activité s’étend de 1856 à 1872, il était donc concurrent de Claude-Ignac. Il meurt en 1883. Son fils Joseph-Antoine Berger reprend sa succession jusqu’en 1911. Puis ce fut Alfred Berger, fils de Joseph-Antoine qui continua à faire vivre les ateliers de Rouffach jusqu’en 1940, date de leur fermeture définitive. Alfred Berger meurt le 26 juin 1949.

  • En 1860, Claude-Ignace construit l’orgue de Pierrefontaine-les-Varans (25). Cet instrument sera par la suite complété par Louis-François Callinet qui ajoutera les jeux du positif.

  • En 1861, Claude-Ignace construit l’orgue de Bitschwiller-lès-Thann (68).

  • En 1865, Claude-Ignace construit l’orgue de Moosch (68), dans un buffet construit par la maison Klem de Colmar.

L’orgue de Moosch (68)

Moosch, console retournée (Pédalier rajouté par Schwenkedel en 1974)

  • En 1865, Claude-Ignace Callinet construit l’orgue de Boult (70) certainement aidé par son fils Louis-François Callinet. Cet instrument présente quelques originalités comme les Gemshorn 8 et 4 au Positif, la Clarinette à anches libre et depuis peu de temps les Flûtes harmoniques.

L’orgue de Boult (70)

Signature de Claude-Ignace Callinet lors de la commande de l’orgue de l’église Saint-Martin des chaprais à Besançon

  • En 1870, Claude-Ignace et Louis-François construisent l’orgue d’Issoire (63).

Louis-François Callinet s’établit avec son père à Vesoul en 1872 pour échapper à la guerre franco-allemande de 1870. L’Alsace devient Allemande, mais avant cela ils posèrent dans le Récit de l’orgue de Masevaux des Flûtes harmoniques en 1866.

  • En 1872, Claude-Ignace construit l’orgue de Widensolen (68).

  • En 1873, François-Antoine Berger construit l’orgue de Wintzfelden (68).

  • En 1875, Louis-François construit l’orgue de l’église du Mont-Roland (Dole, 39) modifié depuis.

  • En 1877, Louis-François construit l’orgue de l’église de Fréland (67).

  • En 1877, Louis-François Callinet construit l’orgue de Nods (25).

Devis très aimablement communiqué par Marcel Bouveresse, titulaire de l’orgue (retrouvé aux archives municipales de Nods).

  • En 1880, Louis-François construit l’orgue du Russey (25)

L’orgue du Russey (25)

  • En 1930, Alfred Berger construit un orgue neuf à Winkel (68) dans un buffet de Valentin Rinckenbach (1835).


En conclusion



Les Callinet laissent de nombreux témoignages de leur facture, en Franche-comté comme en Alsace notamment. Heureusement, un certain nombre nous sont arrivés dans un état de conservation remarquable, ce qui permet d’apprécier les différentes qualités de ces instruments et la très grande maîtrise avec laquelle ils ont pu être confectionnés. Les Callinet étaient au début du XIX ème siècle les facteurs français les plus importants, permettant à de nombreuses églises de se doter d’un orgue de qualité. Possédant une base classique enrichie d’éléments nouveaux comme des jeux gambés ou encore des éléments propres aux Callinet comme le Sifflet ou certains jeux d’anches. Ils sont l’exemple parfait de l’évolution de la facture vers le romantisme tout en étant restés fidèles à la tradition du XVIII ème siècle. L’orgue Romantique tel que nous le connaissons chez Cavaillé-Coll ou chez d’autres grands facteurs du XIX siècle ne sera pas représenté dans la facture des Callinet, même dans les derniers instruments de leur production. Claude-Ignace Callinet rapportera de son expérience parisienne des éléments comme les flûtes harmoniques qu’il placera régulièrement dans ses instruments après la séparation avec son frère. Les Callinet comme d’autres grands facteurs de cette époque, les Stiehr, Les Verschneider, ont permis au XIX ème une évolution de la facture d’orgue et de la musique et une préparation de la venue du romantisme. Ces instruments ont également permis de faire découvrir et travailler la musique dans des lieux ruraux.


Sources

Sites :

  • http://decouverte.orgue.free.fr/
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Callinet
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Joseph_Riepp

(dernières consultations le 4 novembre 2023)

Pie MEYER-SIAT (1965): Les Callinet, facteurs d’orgues à Rouffach et leur oeuvre en Alsace, Istra Impr. strasbourgeoise.